Valérie, sympathique et dynamique maroquinière créatrice de la marque La Baïta, a ouvert son atelier-boutique il y a 6 ans avec les créatrices de bijoux de la marque Ni une ni deux. Récemment nommé L’Atelier Bonheur, il porte bien son nom tant l’ambiance de travail y est plaisante et l’accueil des client(e)s chaleureux. L’atelier-boutique se situe en bas de l’avenue Gambetta, en face du cimetière du Père Lachaise. Le chemin de Valérie a toujours été celui de vendre des sacs de qualité qu’elle aurait pu elle-même s’offrir. Elle propose également des ateliers de découverte et de confection pour partager sa passion du cuir, ainsi qu’un service de rénovation.
Iciaya. fr : Pouvez-vous nous raconter votre histoire et ce qui vous a amenée à créer La Baïta ?
Valérie : J’ai travaillé pendant 12 ans en tant que préparatrice en pharmacie. En 2009, j’ai entamé une reconversion. Ma première envie était le travail du bois mais la taille des machines rendait l’installation à Paris compliquée. Lors de projets personnels j’ai rencontré le cuir. Tout ce que j’avais cherché dans le bois c’est-à-dire la création, le volume, la matière noble, les contraintes de la matière, etc., je l’ai retrouvé dans le cuir. Après un CAP en maroquinerie et un diplôme, j’ai lancé ma marque en octobre 2010. J’ai commencé un peu chez moi mais très vite je me suis installée dans l’atelier de copains. Nous nous sommes rencontrées avec Nolwenn et Songül lors de ventes de créateurs. Nous nous entendions bien. Nous avons cherché à nous installer ensemble et ce local est le deuxième que nous avions visité.
Iciaya. fr : Pourquoi le nom La Baïta ?
Valérie : C’est un joli souvenir de famille. J’ai des origines italiennes et on allait à Biella, entre Aoste et Turin. La Baïta veut dire littéralement le chalet dans la montagne.
Iciaya. fr : Pourquoi avoir choisi un atelier-boutique partagé et ne pas vous être installée seule ?
Valérie : C’est à la fois compliqué et hyper important. C’est compliqué de trouver des personnes avec qui l’on partage les mêmes valeurs pour travailler. C’est quelque chose que l’on sent tout de suite. C’est aussi très motivant car il arrive que l’on ait des doutes, de l’usure. Cela permet de se booster et de se donner des conseils.
Iciaya.fr : Quels sont les types de produits que vous proposez dans votre atelier-boutique ?
Valérie : Plein de choses, cela va des sacs à main aux accessoires. J’essaye de répondre à toutes les possibilités de cadeaux et un peu à tous les prix. Bien sûr, il y a les sacs. Ce sont les articles les plus chers ici. Ils sont soit déjà faits, soit ils peuvent être customisés à la demande. Ensuite, je propose tous types de petits objets selon les saisons et les événements du calendrier. Par exemple, il y a bientôt la fête des pères. J’ai développé un nouveau produit que je n’avais pas fait encore qui est le bracelet en cuir personnalisable pour hommes. Ma gamme commence donc avec des porte-clés à 10 € jusqu’aux sacs de voyage à 400€. J’essaye de répondre aussi à des modes. Je faisais un objet pour tenir le fil des écouteurs (à 4€) et maintenant je fais une pochette à air pods. Je m’adapte. Je propose aussi des portefeuilles, des étuis à lunettes, des trousses de toilettes, des marques pages, des protèges passeport, des chaussons pour bébé…
Iciaya.fr : Quelles sont les tendances actuelles ?
Valérie : En ce moment, c’est la banane que l’on porte de travers.
Iciaya.fr : Pouvez-vous me parler de vos fournisseurs de matières premières ? Pourquoi les avoir choisis ?
Valérie : J’ai 3 fournisseurs principaux depuis 12 ans. Il y a L’Etablissement Chadefaux à République chez qui j’achète mes peaux avec du suivi et la plupart de ma bouclerie. C’est un revendeur de tanneries. Ses peaux sont majoritairement en tannage végétal, un tannage qui me tient à cœur. C’est une peau qui patine, en plus c’est un peu moins polluant. Après j’ai un autre fournisseur qui est à Saint-Ouen et qui s’appelle La Trouvaille et qui lui valorise les surplus de stock. La Trouvaille va dans les tanneries et elle rachète des palettes entières 2 fois par an quand les tanneries vident tout pour laver. Le surstock est généralement issu de tests couleurs ou finitions faits pour les grandes maisons. Cela nous permet d’avoir accès à des peaux fantaisie ou exotiques sans acheter 50m2 de la couleur. Ce sont des peaux que l’on ne trouve qu’une fois mais c’est une façon de upcycler le cuir. Mon troisième fournisseur historique est La Réserve des arts à Pantin. Il y a tellement d’écoles de mode que c’est un peu plus compliqué maintenant. C’est une association qui valorise les déchets des entreprises dont une entreprise du cuir du luxe. Chez eux j’achète les zips des fermetures à glissière qui sont très qualitatifs. Par ailleurs, pour les réparations, je vais chez un revendeur de pièces métalliques qui s’appelle Lucette. C’est une toute petite boutique mais ils ont des pièces improbables et ils vendent à l’unité. Ponctuellement je vais chez d’autres fournisseurs.
Iciaya.fr : Je sais que vous proposez des ateliers. Pouvez-vous m’en dire plus ?
Valérie : J’organise des ateliers soit à travers @wecandoo, un site qui vend des expériences chez des artisans, soit en direct avec mes clients. Je propose deux ateliers différents : un atelier pour fabriquer un porte-monnaie en 3h, jusqu’à 4 personnes ou un atelier-cours particulier pour fabriquer un sac bourse.
Iciaya.fr : Quelle est la valeur ajoutée de votre boutique, ce qui fait qu’elle est différente ?
Valérie : Je dirais la personnalisation c’est-à-dire que l’on part d’un modèle existant et la cliente choisit sa couleur, sa matière etc. Ce qui me différencie aussi est le fait que je fasse des réparations.
Iciaya.fr : Quels conseils donneriez-vous aux créatrices de maroquinerie qui voudraient se lancer ?
Valérie : Le plus important est l’adaptabilité. Je ne fais plus le même métier qu’il y a 12 ans, hormis fabriquer des sacs. Si vous utilisez un seul mode de diffusion par exemple, vous ne pourrez pas durer. Il y a 10 ans, 1/3 de mon chiffre venait des salons de créateurs et je n’en fais plus. Il faut donc s’adapter. C’est pareil pour les modèles de sacs, il faut répondre à la demande du marché. Mon deuxième conseil est de s’imposer une rigueur de travail.
Iciaya.fr : Comment faire pour bien entretenir son sac ?
Valérie : Le cuir est imputrescible donc si un sac prend l’eau cela n’a aucune importance, le tout est de ne jamais le faire sécher près d’une source de chaleur ni de l’ouvrir pour le faire sécher. Quand l’on veut donner un coup de neuf à un sac, il faut utiliser quelque chose de très fluide, un lait mais qu’il ne faut utiliser directement sur le sac car le cuir boit très vite. On prend par exemple une petite éponge humide, c’est mieux qu’un chiffon qui peut griffer le cuir, et on passe quitte à passer plusieurs fois si l’on a besoin de nourrir plus certains endroits. Si on ne sait pas, on se renseigne. Autre chose, on ne met pas de lait sur du nubuck.
Iciaya.fr : Un petit mot pour nos lecteurs
Valérie : Merci de continuer à consommer local.
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